Comment améliorer l’accueil des touristes en France ?

les Echos

Le tourisme en France se porte plutôt bien en cet été 2015. Après une saison estivale morose l’année passée, certains annoncent même un été record . Une bonne santé qui doit être relativisée car nos voisins européens enregistrent des croissances similaires, si ce n’est meilleures. Au point que la première destination touristique mondiale perdrait des parts de marché.

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mercredi 26 août 2015, par administrateur

Les Echos

« Le potentiel de la France est important, mais il n’est pas encore suffisamment exploité, notamment en raison des réglementations en vigueur », constate Didier Arino, du cabinet Protourisme. De fait, selon un rapport parlementaire sur l’évaluation de la politique d’accueil touristique, le tourisme français pourrait se porter encore mieux. Après consultation de nombreux professionnels du tourisme, deux députés, Jeanine Dubié et Philippe Le Ray, ont soumis à l’Assemblée nationale 25 propositions visant à améliorer l’accueil des voyageurs occasionnels.

Selon ce rapport, la France a une large marge de progression pour améliorer le confort des touristes. Dans les musées et monuments, la perspective de rester plusieurs heures devant le Musée du Louvre ou au pied de la tour Eiffel dans l’attente d’un ticket en fait fuir plus d’un. L’installation de billetteries électroniques sur les sites les plus fréquentés pourrait remédier à ce problème.

Dans les transports, à leur arrivée en gare ou dans les aéroports, les voyageurs devraient être accueillis par une signalétique harmonieuse et explicite à même de les guider.

Le rapport insiste aussi sur la nécessité d’un ajustement de l’offre à la demande des touristes, avec entre autres l’élargissement des horaires d’ouverture des musées comme ceux des grands magasins. « Les mesures de la loi Macron récemment promulguée semblent aller dans le bon sens », commente Didier Arino.

Encourager les dépenses

Par ailleurs, si la France veut profiter au maximum de la manne touristique, elle doit encourager les dépenses des visiteurs. Si l’abaissement du plafond de règlement en liquide est déconseillé par les députés, ils recommandent en revanche d’abaisser le seuil d’achat donnant droit à une exonération fiscale.

A l’heure de l’ère digitale, la maîtrise de l’outil numérique par les acteurs du tourisme apparaît comme une évidence. Que ce soit en s’adaptant face à la concurrence de plates-formes type Airbnb, en soumettant ces nouveaux opérateurs au même régime de taxes que les hébergements traditionnels ou en développant le Wi-fi dans des lieux stratégiques, offices du tourisme ou transports en commun.

Enfin, soulignent les députés, Paris n’est pas seule. D’autres villes de France recèlent des trésors jusqu’à présent cachés aux touristes étrangers aveuglés par la surexposition de la « Ville lumière ». Faciliter l’accès à ces autres lieux en améliorant les infrastructures de transport, c’est inciter les touristes à ne pas se cantonner à la capitale.


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