Agences et TO : les mauvais élèves de l’emploi dans le tourisme.

Tour Hebdo (Céline Perronnet)

L’Alliance 46.2, qui réunit 21 entreprises leaders dans le secteur du tourisme, publie une étude inédite sur l’emploi salarié dans le tourisme.

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lundi 14 septembre 2015, par administrateur

Tour hebdo

" L’Alliance 46.2, qui réunit 21 entreprises leaders dans le secteur du tourisme, publie une étude inédite sur l’emploi salarié dans le tourisme. En se basant sur les chiffres de l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), elle a réussi le tour de force de recenser l’ensemble des effectifs salariés dans les différents secteurs caractéristiques du tourisme.

"L’idée nous est venue quand nous nous sommes rendu compte qu’il y avait eu une baisse de l’emploi dans le tourisme en 2013. Nous avons voulu comparer ces chiffres à ceux des années précédentes et à 2014", explique Frédéric Pierret, directeur général d’Alliance 46.2.

Selon l’étude, l’an dernier, les secteurs directement liés au tourisme ont représenté en moyenne 7,2% de l’emploi salarié du secteur concurrentiel en France, soit un effectif total de 1,28 million de personnes et une année record pour l’emploi dans le tourisme.

Entre 2009 et 2014, ce sont, en effet, 53 928 postes qui ont été créés et ont entraîné une croissance de 4,4% des effectifs salariés, contre une progression de seulement 0,6% dans l’ensemble du secteur concurrentiel sur la même période.

Près de 50% des emplois sont dans la restauration

Le tourisme est donc un secteur créateur d’emplois et résilient pendant cette période de crise. Contrairement à beaucoup d’autres industries, il a continué à créer des emplois chaque année depuis 2009, à l’exception de 2013, ce que ne s’explique pas Frédéric Pierret.

"Depuis trente ans, le tourisme n’a jamais enregistré de baisse d’emplois, sauf en 2008, année de la crise, et en 2013, ce que nous ne comprenons pas encore", indique-t-il.

Mais ce que Frédéric Pierret note, c’est que 2013 a été la seule année où le secteur de la restauration a connu une variation nulle de ses effectifs ; or c’est elle qui tire l’emploi dans le tourisme.

Avec 612 443 salariés en 2014, en croissance de 10,4% sur six ans, elle représente à elle seule près de 50% de l’ensemble des emplois salariés dans le tourisme. "L’hôtellerie, les transporteurs et la distribution sont sur une pente descendante et, pour la première fois en 2013, la restauration n’a pas pu compenser les pertes d’emplois", analyse Frédéric Pierret.

Les opérateurs de voyages, secteur le plus malmené

Outre la restauration, l’Alliance 46.2 a défini plusieurs "grandes familles d’activités", dont les résultats sont globalement plus aléatoires.

Avec 276 672 emplois salariés en 2014, les "services de transports non urbains" (transports ferroviaires, maritimes, fluviaux, aériens et routiers de voyageurs) sont les seconds pourvoyeurs d’emplois dans le tourisme mais affichent une variation des effectifs de -2,9% depuis 2009.

"Les transports seraient créateurs d’emplois s’il n’y avait pas l’aérien", résume Frédéric Pierret, faisant référence aux nombreux plans sociaux qui ont touché le secteur ces dernières années. Plus stables, "les hébergements touristiques collectifs" comptaient 216 853 emplois salariés au 31 décembre 2014, en très légère croissance de 0,2% sur six ans.

A l’inverse, "les services récréatifs et activités culturelles", comme la gestion des musées, les parcs de loisirs ou encore les jardins botaniques et zoologiques, sont des secteurs porteurs et dynamiques, qui drainent 99 890 emplois salariés, en augmentation de 7% depuis 2009.

Enfin, "la distribution", à savoir les agences de voyages, les voyagistes et autres services de réservation, est le secteur le plus malmené et en constante diminution depuis 2009.

Au 31 décembre 2014, il comptait 46 405 emplois salariés, en chute de 6,2% sur six ans. "L’emploi se porte le moins bien là où les secteurs sont exposés à la concurrence : les sites de réservation en ligne pour la distribution, et l’économie du partage pour l’hébergement marchand et les transports. La restauration n’est pas encore vraiment soumise à cette concurrence mais cela viendra certainement", conclut Frédéric Pierret. "


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