Quand les professionnels du tourisme veulent éviter la surchauffe...
Le figaro.fr
" Le secteur du tourisme affiche une santé éclatante, son avenir s’annonce radieux. Au point qu’au salon du tourisme de Berlin, les professionnels s’inquiète surtout de l’afflux excessif de voyageurs dans les sites les plus courus de la planète. En 2030, environ 1,8 milliard de voyageurs sillonneront le monde." Le figaro.fr
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mercredi 14 mars 2018, par
Le Figaro.fr
Abondance de biens ne nuit pas. Dans le tourisme, l’adage populaire n’est plus tout à fait vrai. L’afflux excessif de voyageurs génère un « surtourisme » dans les sites les plus courus de la planète. La croissance est vertigineuse. Qu’on en juge : de 1995 à 2016, le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard sous les effets conjugués des compagnies aériennes low-cost et de la venue de touristes chinois, indiens ou encore de vacanciers originaires des pays du Golfe.
Au salon du tourisme de Berlin, l’ITB , les prévisionnistes ont assuré jeudi qu’en 2030, environ 1,8 milliard de voyageurs sillonneront la planète. Il est donc urgent d’agir : l’année écoulée a été marquée par d’inattendus mouvements de rejet du tourisme de masse. « Cette croissance infinie est impossible dans un espace qui est lui limité et il y a de plus en plus de conflits visibles », constate Roland Conrady, directeur scientifique de l’ITB.
Mieux répartir les flux touristiques
« Le surtourisme s’est renforcé dans quelques destinations, principalement à cause des croisières », explique à l’AFP le professeur d’économie du tourisme Torsten Kirstges. Il cite le cas de Majorque où peuvent accoster cinq bateaux de 4000 passagers qui visitent quasiment en même temps la cathédrale.
Le secteur cherche donc des solutions pour mieux répartir les flux touristiques. Ainsi, Venise - 265.000 habitants pour 24 millions de visiteurs par an - limite l’accès de sa lagune aux immenses paquebots de croisière. La ville veut aussi mettre en valeur les sites secondaires, pour éviter que tout le monde s’agglutine sur la place Saint-Marc.
À Dubaï, la tour Burj Khalifa propose quatre tarifs différents, le plus cher étant au coucher du soleil, moment le plus prisé. À Amsterdam, un site Internet informe en temps réel les visiteurs du temps d’attente pour accéder aux principaux sites touristiques. Une application leur dira bientôt quels sont les lieux surchargés qu’il vaut mieux éviter. Quelles que soient les initiatives, il est temps d’agir : une étude du cabinet McKinsey révèle que 36% des habitants sondés dans des sites en surchauffe considèrent que les visiteurs deviennent gênants ; il y avait deux fois moins voici six mois.
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